As-tu écrit à Amandine
Pour lui parler de sa cousine ?
Je t'en avais prié, Léon,
Toi qui ne sais pas dire non.
As-tu reçu de ses nouvelles ?
Est-elle toujours belle et rebelle ?
Non, je ne parle pas d'Amandine,
Mais, gros nigaud, de sa cousine.
Pourquoi détestes-tu, Léon,
Que je m'intéresse à Suzon ?
Serais-tu donc un peu jaloux
De cette fille au sourire doux ?
Car, sache-le, je ne suis pas
De celles qui bradent leurs appâts
À des jeunes gens trop polissons
Comme tu dois l'être, mon cher Léon.
Peut-être que je suis jolie fille,
Mais lorsque j'ai les yeux qui brillent,
C'est parce que je pense à Suzon
Que j'aime plus que de raison.
Tu sembles déçu, mon pauvre Léon,
Mais je peux te l'avouer sans façon :
Seules les filles me rendent heureuse,
Et de Suzon je suis amoureuse.