Il dorlote ses deux chiens,
Il cajole ses trois chats,
Mais sa femme, il l'oublie,
Elle qui apprécierait pourtant
Une fois encore de frissonner
Sous sa large main vigoureuse ;
Pourtant, elle est restée belle,
Et voudrait bien lui offrir
Ses beaux seins de femme mûre
Déjà prêts pour les caresses
Hors du corsage blanc ouvert,
Ses grosses cuisses bien pleines,
Et son sexe en eau, si impatient
De recevoir encore son glaive.
Mais lui n'a plus du tout envie
De ce corps désirable qui l'appelle ;
Sans lui être vraiment infidèle,
Il la trompe cependant
En trahissant le doux serment
Qu'il lui avait fait à vint ans
De toujours la choyer, la chérir,
Jusqu'au terme de leurs jours.
Il ne la câline jamais plus,
Ne lui fait presque plus l'amour,
Ne lui parle plus beaucoup non plus
Ou seulement par vieille habitude ;
La voit-il même encore
Ou est-elle devenue transparente,
N'étant plus guère sa maîtresse
Mais sa toute dévouée servante,
Qui hélas se déssèche lentement
Dans une attristante solitude.