L'amour idéal l'attirait presque comme un aimant,
Il titubait, comme ivre, sous les tendres assauts
D'un désir déraisonnable au goût de miel et de rosée ;
Des corps emmêlés, anonymes, troublaient ses nuits,
Il les écartait d'un geste, fuyant sans se retourner,
Mais toujours ils revenaient, encore plus insistants.
Pour lui, l'esprit était amour, il ne sortait pas de là,
Il attendait depuis toujours que survînt l'âme soeur,
L'amante incomparable sur qui il réglerait son pas,
Et nulle autre qu'elle ne peuplerait jamais la chambre
Du sanctuaire sacré où il l'aimerait et la vénérerait.
Souvent il regardait longuement les étoiles du ciel,
Qui étaient là de toute éternité, elles qui veillaient
Sur tout ce qui était vivant, sur la terre de misère
Où le fini et l'infini réussissaient à coexister ;
Ces jours-là, il se croyait l'allié, sinon l'égal des dieux.