Quand en conviendrez-vous,
Ravissantes demoiselles ?
Les fesses trop plates, c'est triste
Et ringard, de nos jours.
La mode est revenue
Aux popotins joufflus,
Fermes et haut perchés,
Et si vous souhaitez
Toujours nous aguicher,
Soignez-les, mes beautés,
Vos délicieux fessiers,
Sachez les tonifier,
Veillez à les masser
Puis à les parfumer,
Les talquer, les poudrer,
Et laissez-nous poser
Nos mains sur les rondeurs
De vos charmants postérieurs !
Les fesses
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À peine le temps
Au coin d'une ruelle,
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L'espace d'un instant.
Oh ! à peine le temps
D'imaginer entre nous
Quelque fantastique
Histoire d'amour.
Oh ! à peine le temps
D'entrevoir son visage
Que j'aurais effleuré
D'une main trop nerveuse.
Puis elle s'est évanouie,
Absorbée par la foule
Dans la cité grouillante
Qui vient de s'éveiller.
N'était-elle qu'un mirage,
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Un rayon de soleil
Dans le gris du matin ?
Au bord de la route nationale
Cela doit faire bien plus d'une heure à présent
Que ces trois bonnes copines font du stop
Au bord de la route nationale qui va vers le Sud ;
Elle veulent se rendre à la bourgade voisine
Pour s'y distraire un petit peu, en ce samedi soir.
Enfin, un gros bahut freine et stoppe à leur hauteur,
Et la plus hardie des trois jeunes filles s'approche.
- On peut monter ? demande-t-elle au chauffeur,
Un gros blond décoloré aux petits yeux porcins.
- Mais vous êtes trois ! Je n'ai pas le droit !
- Oh ! il y a bien de la place derrière, on se planquera !
- Et si mon patron vient à l'apprendre, moi, je perds mon job !
- Allez ! Soyez sympa ! Il y en a pour une heure, à peine !
- C'est bien trop risqué ; et si les poulets me contrôlent ?
- Sois cool ! Si tu veux, ma copine te fera une petite gâterie...
- Laquelle des deux ? La petite brune ?
- Ouais ! Et puis elle a de très gros seins, tu verras !
- Bon, c'est d'accord, dépêchez-vous à monter,
Elle devant, avec moi, et les deux autres derrière...
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- Non mais... ça ne va pas, espèce de connard, où tu te crois ?
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- T'as rien à penser, gros con, tu avances, et c'est tout !
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Et le menace carrément : Et sois cool surtout, sinon t'es mort !
--ooOoo--
Sur la route nationale
Cela faisait déjà bien plus d'une heure
Que les trois filles faisaient du stop
Le long de la grande route nationale
Pour se rendre à la ville la plus proche.
Enfin un semi-remorque s'arrêta,
Le routier était jeune et costaud,
La plus hardie des trois s'approcha :
- Vous ne pourriez pas nous emmener ?
- Vous êtes trois, je n'ai pas le droit...
- Mais on se fera toutes petites, promis !
- Si mon patron l'apprenait, moi, je serais viré.
- Allons ! Soyez sympa, rien que pour une fois !
Le routier n'était pas décidé pour autant.
- Si tu veux, ma copine te fera des trucs !
- Laquelle des trois ? La petite brunette ?
- Oui, tu as vu comme elle est mignonne !
Tenté, il les laissa finalement monter,
La petite brune s'assit à son côté,
Il lui posa aussitôt la main sur la cuisse,
Mais elle le repoussa : Ça ne va pas, non ?
- Mais... je croyais... vous m'aviez dit !
- Tu n'as pas à croire, allez, vas-y, fonce !
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Auto-stop
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