Ô toi, mon cher et vieux pays,
Perdu dans le froid et les brumes,
Je ne pourrai jamais t'oublier !
Tous les souvenirs les plus enfouis
De ma belle et tendre jeunesse
Ont envahi les chemins creux
Au coeur des profonds bois de frênes,
Là où je m'étendais sur la mousse.
Les jolies histoires de nos étés heureux
Jamais ne cesseront de me poursuivre,
Quand, innocent et pur, je croyais encore
En la bonté infinie du genre humain.
Du haut de ces collines reverdies,
Le vent du sud, au petit matin,
Est revenu souffler à mon oreille,
Et je me sens bien nostalgique.
Des fantômes très bienveillants
Me frôlent, légers, sans me blesser,
Pour me rappeler les joyeux moments
De ma trop secrète adolescence.
Dans mon pays de brumes et de gel,
Tout seul avec mes chers souvenirs,
Je me crois encore au paradis.