En se rendant à leur travail,
Chaque matin ils rencontrent
Cet homme basané avec son balai,
Qui pousse une lourde brouette
Remplie de feuilles mortes ;
Et cet homme fredonne parfois
Un air de son pays d'outremer
Où les femmes sont bien belles.
Tous ces gens qui le croisent
Le voient-ils seulement ?
Il fait partie du décor,
Cet étranger triste, lui qui,
Par tous les temps, nettoie la rue
Sagement, sans se faire remarquer.
Il est là pour gagner sa croûte,
Il est là parce qu'il faut bien vivre,
Mais il se demande s'il existe pour quelqu'un.