Écoute-moi, Marilou ! Peux-tu me dire pourquoi
Tu t'enfuis comme une voleuse
Chaque fois que tu m'aperçois
Dans l'escalier qui mène à mon logis ?
J'ai un peu de mal à m'habituer, tu sais,
Au bruit assourdi de tes pas
S'éloignant vivement dans le couloir,
Et à ta porte claquant comme un coup de fusil.
Je me suis bien souvent demandé
Pour quelle raison tu t'esquivais ainsi,
Jeune fille bien trop sauvage ;
Aurais-tu tellement peur de moi ?
Redouterais-tu, petite sauvageonne,
Que je ne pusse résister à tes avances
Si d'aventure tu te hasardais, friponne,
À me faire du gringue trop hardiment ?
Mais non, ne crains rien, petite nymphe,
Pour toi, je ne suis qu'un vieux monsieur,
Qui te respecterait, sois-en bien sûre,
Même si de tes yeux il rêve en secret.
Tu ne souhaites pas me répondre, jolie gamine,
Peut-être n'en penses-tu pas moins ;
Tu restes là, immobile et toute pâlotte,
Mais je ne sais pas ce que tu as en tête.