Comme chaque samedi avant-midi,
Elle revenait du marché aux fleurs ;
Pour elle, c'était un vrai bonheur
De rapporter un bouquet à son mari.
Lui se doutait bien qu'elle l'adorait,
Mais n'était pas du genre loquace ;
Il trouvait cela chose naturelle
Qu'une femme pût acheter des fleurs
Pour rendre plus gai l'appartement,
Mais il était bien à cent lieues
D'imaginer que c'était pour lui
Qu'elle choisissait ces belles roses,
Ces jacinthes ou ces gros dahlias.
Il attendait les jours d'anniversaire
Pour se montrer un peu plus prévenant,
Car sans doute lui paraissait-il bête
De faire un petit cadeau par sentiment ;
C'était un homme très conformiste,
Qui détestait qu'on l'accablât
De trop de gestes d'affection ;
Comment aurait-il pu comprendre
Qu'elle souffrait de sa froideur,
Elle qui avait tellement bon coeur ?
Il l'aimait pourtant à sa manière,
Elle savait qu'il lui était fidèle,
Et devait le prendre comme il était,
Sans chercher à le rendre différent,
Parce que pour elle, l'amour c'était
Aussi parfois savoir se résigner.
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Elle revenait du marché aux fleurs
Comme chaque samedi avant-midi ;
C'était pour elle un vrai bonheur
De rapporter un bouquet à son chéri.
Lui savait bien qu'elle l'adorait,
Mais n'était pas du genre loquace ;
Pour lui, c'était chose ordinaire
Qu'une femme achète des fleurs
Pour égayer l'appartement,
Mais il était bien à cent lieues
D'imaginer que c'était pour lui
Qu'elle choisissait ces belles roses,
Ces jacinthes ou ces pétunias.
Il attendait les jours de fête
Pour se montrer plus prévenant,
Car sans doute trouvait-il bébête
De faire un cadeau par sentiment.
C'était un homme trop réaliste,
Qui détestait qu'on l'accablât
De trop de gestes d'affection ;
Comment aurait-il su comprendre
Qu'elle souffrait de sa froideur,
Elle qui avait tellement bon coeur ?
Il l'aimait pourtant à sa manière,
Elle n'en avait jamais douté ;
Elle le prenait comme il était,
Sans chercher à le transformer,
Parce que l'amour pour elle était
Savoir parfois se résigner.