À l'âge où ses camarades de classe
Couraient encore sur la plage ensoleillée
Et jouaient à s'ensevelir sous le sable,
Cathy rêvait déjà d'un gentil amoureux
Qui lui déclarerait galamment sa flamme.
Il lui dirait qu'elle était jolie et très sage,
Et lui prendrait la main pour la baiser ;
Le portrait qu'elle en faisait l'amusait :
Il serait grand, mince et plutôt musclé,
Avec une peau bien douce à caresser.
Elle y pensait surtout quand venait la nuit,
Avant de s'endormir, sereine, l'âme en paix ;
Sa soeur cadette, allongée près d'elle,
Était sans doute bien loin de se douter
Que les songes de sa Cathy qu'elle adorait
N'étaient plus du tout ceux d'une enfant,
Mais déjà ceux d'une jeune fille romanesque,
Dont l'imagination fertile était sans limite.