Non, jamais elle ne renoncerait
À l'espoir d'un dernier amour,
Celui qu'elle s'invente chaque jour,
Même si elle ignore ce qu'il serait.
Bien sûr, elle n'est plus aussi belle,
Bien sûr, trop d'années ont passé,
Mais elles n'auront pu effacer
Le souvenir cher de l'infidèle.
Cet homme qu'elle avait dans la peau,
Pour qui elle eût tout sacrifié,
Cet amant qu'elle avait déifié,
S'était montré cruel et faux.
Elle se désola bien longtemps,
Survivant à l'écart du monde,
S'aigrissant, devenant trop ronde,
Puis se desséchant lentement.
Mais son corps ne voulait abdiquer,
Réclamant son lot de caresses ;
Il lui fallait fuir la détresse,
Ne plus gémir, ne plus paniquer.
Quand reviendrait donc l'amant joli
Qu'elle appelait de tous ses voeux ?
L'aimerait-il encore un peu
Pour la sauver de la folie ?