Passagère sans espoir
Sur la terre des ancêtres,
Désabusée, glaciale,
Elle n'aspire plus, dit-elle,
Qu'à se fondre dans la masse
Manipulable, grégaire,
Qui sécrète l'inertie,
Ou l'esprit de troupeau ;
Elle veut fuir l'âpre lutte
Pour atteindre le pinacle,
Ne se sent plus bien qu'en bas
De la grande pyramide,
Engluée bien à l'abri
Dans la foule anonyme ;
Elle refuse, dans sa nuit,
Toute lumière trop intense ;
Plus de chants, plus de cris,
Bien que son coeur sous la cendre
Rêve encore d'émerger
De cette désespérance,
En attente de la saison
Où se faneront les fleurs.