Si charmante était cette fille
Qui aimait les contes de fées,
Et savait se montrer gentille
Avec celui qui assurait l'aimer.
Certes elle était trop naïve,
Avalant de très gros mensonges ;
Pas farouche, si peu craintive,
Elle vivotait en plein songe.
C'était une heureuse nature,
Pas compliquée pour un sou ;
Parce qu'elle avait le coeur pur,
Elle ne se méfiait guère des loups.
De la vraie vie elle ne savait
Que peu de chose, il faut le dire ;
Et bien souvent elle en bavait,
Sans se prendre pour une martyre.
Trop d'épreuves et de déboires
De tant de candeur l'ont guérie ;
Vous ne lui ferez plus croire
Que l'amour dure toute une vie.