Dans la sombre et morne cellule,
Avec pour singulier compagnon
Un Christ au visage austère,
La nonne, de langueur soupire.
Elle revoit ces jours heureux
D'une jeunesse bien insoucieuse,
Avant qu'elle n'entende l'appel
De l'Éternel en quête d'âmes.
Elle n'a pas la foi janséniste,
Car son coeur n'a pas renoncé
À cet amour que l'on dit humain,
Parce qu'il sauve de la solitude.
Tant elle a cru aimer son Dieu,
Se donnant à lui sans réserve !
Mais pourtant elle n'a pu oublier
Ses folles passions d'adolescente.
Aux exigences de son corps,
Comment pourrait-elle résister ?
Dans sa cellule si dépouillée,
Elle s'est créé le septième ciel.