Si tu venais dans mon village,
Je te montrerais mon trésor,
Qui n'est pas fait de pièces d'or,
Mais du calme de cet ermitage
Où la quiétude est de rigueur ;
Là-bas, à l'ombre des bocages,
Je te ferais oublier l'heure.
Si tu venais dans mon village,
De loin, les bras je te tendrais,
Et par la taille je te prendrais
Pour t'interdire d'être trop sage ;
Mais je n'aperçois à l'horizon
Que les nuées d'avant l'orage
Qui font vaciller ma raison.
Dois-je quitter mon vieux village,
Renoncer à ma chère maison,
Pour t'arracher à la prison
De la grand'ville où l'on t'encage ?
Me suivrais-tu, aventurière,
Tournerais-tu sans peur la page,
M'ouvrant ton coeur si libre et fier ?