Ce samedi de la fin de septembre, c'était l'anniversaire de Florence, et, pour fêter dignement l'arrivée de ses quarante ans, elle avait invité une bonne trentaine de personnes, des amis de travail et des bonnes copines, dans un restaurant dansant du centre-ville.
Il y avait pas mal de quadragénaires dans le lot, évidemment, comme elle-même et son amie de coeur, Liliane, une grande brune élégante, bien en chair.
Liliane était accompagnée de son vieil époux, Robert, qui, selon son habitude, lorgnait sur les décolletés et sur les postérieurs des convives les plus jeunes et les plus appétissantes. Ce jour-là, en particulier, il ne quittait pas des yeux une mignonne jeune fille blonde, toute frisée, qui ne devait pas même encore avoir atteint l'âge de la majorité, et qui avait des petites fesses délicieusement moulées dans un étroit pantalon blanc.
Liliane avait repéré le manège de son mari, mais elle y était habituée et ne s'en formalisait guère, d'autant moins qu'elle-même était beaucoup plus attirée, depuis plusieurs années déjà, par les dames que par les messieurs.
Cependant, elle s'ennuyait quelque peu par le fait que tout le monde accaparait celle qui était la vedette de la journée, sa très chère Florence.
Liliane aurait bien aimé trouver un quelconque prétexte pour réussir à s'isoler pendant quelques minutes en compagnie de sa bien-aimée, afin de pouvoir l'enlacer tendrement et lui baiser les lèvres.
Hélas ! Florence, qui avait beaucoup bu et devait être un peu grise, bavardait surtout avec sa voisine de table, une rousse excentrique, à qui elle caressait gentiment les cheveux en riant sans trop de discrétion.
Liliane était assez déçue par ce comportement qui ne ressemblait pas vraiment à la Florence qu'elle aimait, et, comme elle était jalouse et souhaitait se venger, elle se laissa draguer par un collègue de travail pas très fin qui ne lui plaisait pourtant pas. Celui-ci s'enhardit rapidement et lui mit brusquement la main aux fesses sans la moindre retenue.
Florence s'en était aperçu, et, laissant subitement en plan la rouquine fofolle, elle s'approcha de Liliane pour l'inviter à un slow sur la piste centrale de danse où quelques couples dansaient déjà ; elle la serra très fort contre elle, presque à lui faire mal, et lui murmura tout bas : « Mais tu sais bien que je t'aime, Liliane, espèce de petite peste, tu n'as pas la plus petite raison de te montrer jalouse, tu le sais bien ! »
Liliane se sentit alors rassurée, et l'embrassa furtivement sur la bouche.