Jean-Marc Nattier - L'alliance de l'amour et du vin (1744)

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Graine d'ananar !

Cathy s'habillait toujours de noir ; elle se disait anarchiste depuis qu'elle avait eu ses quinze ans et qu'elle s'était mise à fréquenter un petit groupe de militants libertaires.
     Elle avait presque tout de suite été la petite amie de Roger, un professeur de français, qui était le leader charismatique du groupe.
     Il avait à peu près le double de son âge, mais elle l'aimait vraiment très fort. Il lui avait tout appris, ce mec : l'amour, le plaisir, la vie libre, la révolte, l'anarchie.
     Cathy allait quand même chaque jour au lycée ; elle était d'ailleurs une assez bonne élève et n'avait jamais redoublé de classe.
     Ses copines se moquaient un peu d'elle, quelquefois. Elle avait un petit air gavroche, une casquette grise qu'elle portait fièrement ; elle n'avait peur de rien, et surtout pas des garçons qui la chahutaient pas mal de temps en temps, elle en savait tellement plus qu'eux dans bien des domaines. Elle connaissait des tas d'anecdotes sur l'Histoire de la Commune de Paris, sur les luttes ouvrières et aussi sur mai 68.
     Cathy aimait follement quand Roger la prenait par la main et qu'il l'entraînait à sa suite chez ses vieux potes espagnols dont certains étaient même des vétérans de la guerre civile.
     Elle les trouvait bien un peu machos, parfois, ces vieux anars espagnols, mais elle leur pardonnait volontiers : ils en avaient tellement bavé pendant cette terrible guerre contre les franquistes, et, même ensuite, quand ils avaient dû se réfugier en France, après la défaite des républicains.
     Il lui arrivait de rentrer avec Roger, assez tard le soir, et de passer un long moment avec lui dans son studio.
     Le plus souvent, ils en profitaient pour s'embrasser, se caresser et, quand ils avaient un peu plus de temps, Roger lui faisait l'amour. Il était toujours très doux et délicat, comme s'il avait peur de la casser, de l'abîmer. Il faut dire que Cathy était toute petite et frêle, elle ne devait guère dépasser les quarante-cinq kilos. Roger avait toujours très envie de la voir nue ; il lui donnait alors des baisers dans le cou, sur le ventre, sur les jambes, et il posait la tête contre ses petits seins fermes.
     Elle se donnait à lui avec un enthousiasme juvénile qui touchait le jeune homme au plus profond. Il s'était juré de ne jamais se séparer d'elle, aussi longtemps qu'elle resterait amoureuse de lui.
     Il tint sa promesse ; une année passa et ils étaient toujours ensemble. Les parents de Cathy étaient des intellectuels de gauche ; ils n'ignoraient pas que leur fille unique avait rejoint les milieux libertaires, ils pensaient que cela ne lui faisait pas de mal, et, qu'en prenant de l'âge, elle prendrait comme eux sa carte au parti socialiste.
     Leur réaction fut nettement plus réservée, quand ils surent que Cathy couchait avec Roger qui avait quatorze ans de plus qu'elle, mais ils n'envisageaient pas d'aller faire des reproches au prof de français qu'ils connaissaient un peu. Ils avaient seulement rappelé à Cathy qu'elle devait régulièrement prendre la pilule, et qu'une grossesse à son âge serait tout à fait inopportune.
     Cathy avait d'alleurs toujours pris soin de se prémunir contre cette possibilité : son toubib lui prescrivait une pilule mini-dosée, et Roger, pour sa part, mettait une capote à chaque rapport, sauf quand elle le priait malicieusement de ne rien en faire, parce qu'elle était sûre de lui et de sa fidélité, et qu'elle préférait que l'amour charnel soit pratiqué sans le moindre artifice.
     Leur militantisme leur prenait pas mal de temps, et, aux vacances de Pâques, ils décidèrent de partir rien que tous les deux. Ils se retrouvèrent dans les Alpes de Haute-Provence, du côté de Manosque, et ils passèrent là une merveilleuse semaine, partagée entre les randonnées à pied, les petits restaurants pas chers et les folles étreintes amoureuses.
     À leur retour, Cathy décida qu'elle vivrait désormais tout le temps chez Roger : elle ne pouvait plus supporter de rester des jours entiers sans le voir ni sans dormir avec lui et faire l'amour.
     Ils allèrent donc tous les deux ensemble trouver les parents de la jeune fille et les prier de les laisser vivre leur vie de couple, malgré le jeune âge de Cathy ; ils insistèrent l'un et l'autre sur la sincérité de leurs sentiments et sur tout ce qui les rapprochait.
     La mère de Cathy n'était franchement pas emballée, mais elle se laissa cependant convaincre sans trop de mal. Le père, lui, donna plus facilement son absolution ; il est vrai qu'il ne s'occupait que très modérément de sa fille.
     La vie à deux commença donc alors pour les deux amoureux, Cathy étudiait de plus en plus sérieusement, et Roger, lui, corrigeait les copies de ses élèves, puis préparait ses cours du lendemain.
     Leurs repas du soir étaient toujours très simples et frugaux, et à midi ils déjeunaient toujours à la cantine, chacun de leur côté.
     Leurs soirées se partageaient entre la lecture, la télévision quelquefois, ou les réunions du groupe libertaire qui se terminaient en général vers vingt-deux heures.
     Puis ils regagnaient leur chambre et s'aimaient tendrement et sans retenue pendant une heure ou deux. Elle avait fait des progrès incontestables dans ce domaine-là aussi.
     Roger était presque surpris de son inventivité et parfois même de son impudeur, elle était indéniablement une maîtresse exceptionnelle, et il fallait être un bon amant pour la satisfaire.
     Ils vécurent ainsi jusqu'à ce qu'elle eut atteint ses dix-huit ans, et ils envisagèrent bientôt de se marier.
     Elle devint donc l'épouse de Roger et entra à l'université la même année. Elle voulait devenir sociologue. Leur union anti-conformiste avait étonné bien des gens, mais ils sont restés aujourd'hui un couple très uni, que bientôt un enfant comblera, puisque Cathy la petite anar est maintenant enceinte de trois mois.

Anne Brunelle

J'écris (extraits)

J'écris par amour des mots
Et pour dire des mots d'amour,
J'écris souvent comme l'on crie
Quand on veut appeler au secours...

J'écris pour célébrer la beauté
De la nature toute puissante,
Et puis aussi celle des femmes,
J'écris pour mieux me souvenir...

J'écris pour celle que j'adore
Et qui connaît toute mon histoire...

J'écris pour ne plus être dupe,
J'écris pour ne pas mourir,
J'écris ma haine de la souffrance...

J'écris pour vous, mes chers amis,
Qui m'avez aidé à accepter la vie.

Bernard Lanza     

Bernard-Lanza

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