Messieurs, que l'on dit grands,
Deux mille, cela vous plaît,
Montrez vos longues dents,
Comme des ânes qui braient !
Vous ménagez vos places
Pour ce siècle à venir,
Vos promesses nous lassent,
Que vous ne saurez tenir.
La fin de l'injustice,
Le retour de l'espoir,
Et la mort du factice,
Annonceraient le Grand Soir.
Nous ne pouvons vous croire,
Vous entendant bluffer,
Essuyant des déboires
À nous en étouffer.
Toujours il faut se battre
Pour vivre décemment,
Et puis toujours combattre
Les tyrans, forcément.
Deux mille et comme hier,
Nous serons tous cocus,
Sauf si, hommes libres et fiers,
Nous vous avons vaincus.
Écrit à la veille de l'an 2000