Tous ces gens qui vont et viennent,
Qui s'agitent en tous sens,
Cherchant à tuer leur ennui,
Ils me donnent le tournis !
Croient-ils combler ainsi
Le vide de leur existence ?
Ils s'évadent tous les dimanches,
Roulant à tombeau ouvert
Sans même s'émerveiller
Devant le beau spectacle
De la nature si généreuse
S'offrant à leurs regards.
Et le lundi, à leur boulot,
Ils se vanteront sans doute
D'être partis s'aérer au loin,
Pendant que leur voisin,
Planté devant son écran télé,
Se prenait pour Fangio
En regardant les autos.
Ces gens qui vont, qui viennent,
Qui s'agitent en tous sens,
Ne savent sûrement plus
Ce que c'est qu'écouter,
Ce que c'est qu'échanger,
Ce que c'est que partager ;
Ils sont les fils maudits
De la société de profit
Qui a oublié l'amitié,
Et la solidarité,
Et l'égalité entre les hommes.