Les innocents plaisirs
De ma petite enfance,
Où l'on aimait bien rire,
C'est si loin quand j'y pense.
Ces rondes que nous dansions,
Les jeudis au cinoche,
Nos juvéniles passions
Et nos mains dans les poches...
Les colères du vieux maître,
La craie sur le tableau,
Les prés où mener paître
Les vaches et leurs veaux...
Je n'ai rien oublié,
Ni les yeux de ma mère,
Ni nos noirs tabliers
D'enfants de prolétaires...
C'était après la guerre,
Rien n'a pu s'effacer,
Et mon coeur gros se serre,
Évoquant mon passé...