Dans le grenier de ma grand-mère,
Se mouvaient des ombres immenses ;
Aujourd'hui encore, quand j'y pense,
Étrangement, mon coeur se serre.
Dans des cartons tout poussiéreux,
Se cachaient des trésors sans prix ;
Parcimonieux, mes chers aïeux
Conservaient bien des vieilleries.
Boutons, bougies, photos jaunies
De communiants, de fiers soldats,
Journaux et boîtes de chocolat,
Linges ou étoffes, tout un fouillis...
J'ai passé des vesprées entières
Dans ce grenier bien délabré ;
J'aimais tellement y rêver
À ces fantômes d'avant-guerre.