Jour après jour,
Meurent nos amours.
Tout fout le camp,
Mais la terre nourricière
Accueille ou réintègre
Ceux qui ont fait leur temps.
Tout fout le camp,
Quand nos yeux fatigués
D'avoir trop admiré,
Se détachent peu à peu
D'une silhouette aperçue
Dont l'élégance innée
Les avait enchantés.
Tout fout le camp,
Et aussi cette révolte
Qui nous tenait debout
Et nous faisait survivre,
Sans doute était-ce écrit
De toute éternité.
Mais quand l'heure va sonner,
On saura que s'entame
Le mystérieux voyage
Vers le grand Inconnu.
Tout fout le camp,
Mais subsistent les heures
D'un long compte à rebours
Avec le coeur bien lourd.