Faut-il que croisse en ce jardin
La rose d'Inde porte-bonheur
Pour que de nos vies le chemin
Ne soit plus qu'océan de fleurs ?
Moi qui ce jour cherchais en vain
Les quatre feuilles du trèfle-roi,
J'ignorais que dès le lendemain,
Mon coeur déborderait de joie.
Si nous savions trouver l'amour
Sous la semelle de nos chaussures,
Nous n'aurions plus à faire la cour
À des demoiselles au coeur très pur.
Existe-t-elle la fleur divine
Qui fait s'ouvrir toutes les portes ?
Quand on y rêve, on s'imagine
Qu'elle naîtra pour les âmes fortes.
Mais vient le soir, doit-on couper
La fleur avant qu'elle ne meure,
En berçant contre soi sa poupée,
Sa bien-aimée, son âme soeur ?