Cette jeune fille sur la photo,
Celle dont le visage est si doux,
Souriant devant la fenêtre ouverte,
C'était bien toi, je te reconnais ;
Cela se passait quelques années avant
Que mon regard amoureux se reflétât enfin
Dans le cher miroir de tes grands yeux ;
Tu ne pensais pas du tout à moi alors,
Puisque tu étais à cent lieues
D'imaginer même mon existence ;
Tu n'étais encore qu'une petite fille
Timide, à peine sortie de l'enfance,
Tu ne t'endormais pas en me tenant la main,
Mais tu rêvais déjà peut-être d'une histoire
Semblable à celle que nous allions écrire ;
Tu avais compris que l'amour est donné
À chacun de nous dès notre naissance,
Et qu'aimer, c'est embrasser le monde...
Tu grandissais en attendant ma venue,
Et je viendrais t'arracher à cette solitude
Dont tu souffrais, à ce manque d'amour
Qui te minait, et que tu m'expliquas plus tard ;
Je regarde encore cette photo, et je me redis
Que tu auras été la femme de ma vie, toi,
Et que tu restes, malgré ce que nous savons,
La seule que j'ai vraiment aimée d'amour.