Elle croyait l'avoir aimé tendrement,
Parce qu'il était le plus doux des hommes,
Le plus sensible et le plus tolérant ;
Mais ne l'avait-elle pas aimé surtout
Parce qu'il la vénérait sans limite,
Lui qui n'était pas du tout un cynique ?
Auprès de lui, la vie était toujours belle,
Ils marchaient ensemble dans la rue,
En se tenant bien gentiment par la main,
Et les gens les trouvaient émouvants,
- Peut-être les enviaient-ils même un peu ?
Elle adorait quand ils faisaient l'amour,
Il la caressait de si étonnante façon
Qu'elle en frissonnait de la tête aux pieds
Et s'abandonnait au plus intense plaisir ;
Quand elle était triste, il savait la consoler,
Et cette sensation qu'elle avait de pouvoir,
Grâce à lui, sortir de la déprime, l'exaltait.
Pourquoi, alors, tout était-il fini entre eux,
Sans qu'il y eût de vraie raison à la rupture ?
On prétend que tous les jeux ont forcément une fin,
Mais l'amour, lui, n'est en aucun cas un simple jeu.