Jean-Marc Nattier - L'alliance de l'amour et du vin (1744)

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Un petit air d'innocence

Tout, autour d'elle et moi, était silence,
La ville, trop paisible, dormait encore,
Mais nous venions juste de nous réveiller.
Déjà le désir battait dans nos veines,
Elle ne me quittait jamais des yeux,
Se demandant peut-être si j'oserais
Aussitôt la reprendre dans mes bras ;
Ses yeux noirs étaient cernés de bistre,
Elle s'était donnée avec beaucoup de fougue.
Ses mains avides cherchaient apparemment
Un endroit précis de mon corps où se poser ;
Je l'invitai d'un geste à caresser mon torse,
Elle était truite vive, mais pas très sauvage,
Ne prononçant jamais de mots trop crus,
Mais elle n'était pas avare de plaisir,
Surtout de celui qu'elle pouvait recevoir.
Elle avait un tout petit air d'innocence,
Mais il ne fallait pas trop s'y fier :
Elle ne désirait sûrement pas autre chose
Que des mains pétrissant ses seins fermes,
Qu'une bouche goûtant à son sexe délicat ;
Il ne servait à rien de lui faire croire
Que l'on était vraiment fou amoureux d'elle,
Elle aimait faire l'amour plus que le reste.
Pourtant j'eusse souhaité qu'elle osât dire :
« Je t'aime, je suis amoureuse de toi ! »
Mais sûrement ne l'avait-elle jamais été,
Ni de moi, ni même de ses amants précédents ;
Elle vivait tout simplement, au jour le jour,
Cueillant ici ou là quelques brindilles d'amour ;
D'elle, l'on ne pouvait guère espérer davantage.

Anne Brunelle

J'écris (extraits)

J'écris par amour des mots
Et pour dire des mots d'amour,
J'écris souvent comme l'on crie
Quand on veut appeler au secours...

J'écris pour célébrer la beauté
De la nature toute puissante,
Et puis aussi celle des femmes,
J'écris pour mieux me souvenir...

J'écris pour celle que j'adore
Et qui connaît toute mon histoire...

J'écris pour ne plus être dupe,
J'écris pour ne pas mourir,
J'écris ma haine de la souffrance...

J'écris pour vous, mes chers amis,
Qui m'avez aidé à accepter la vie.

Bernard Lanza     

Bernard-Lanza

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